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«Accusée, levez‐vous…». Il n'est pas facile de prendre la défense de la statistique traditionnelle du tourisme, souvent et partout mise au banc d'accusation. Ne reproche‐t‐on pas à la méthode appliquée jusqu'ici d'être incomplète, partiale, compliquée, inapte à la comparaison internationale, voire naïve? D'aucuns font sonner le glas à la statistique existante en la situant dans une époque révolue du tourisme dont la forme actuelle, caractérisée à la fois par son ampleur et sa mobilité, demandera d'autres mesures des flux touristiques.

S'il est vrai, comme le constatent W. Hunziker et K. Krapf dans leur œuvre «Allgemeine Freindenverkehrslehre», que le tourisme moderne doit sa naissance à la liberté individuelle illimitée qui régnait au 19e siècle, l'essor qu'il a pris pendant ces dernières décennies n'aurait pas été possible sans une action bien orientée et organisée d'individus associés, c'est‐à‐dire sans une politique visant à favoriser le tourisme.

Cette étude est consacrée à la vérité première qui risque fort d'être la dernière sur laquelle l'entente des chercheurs sera faite: Qu'est‐ce que le tourisme?

On ne saurait plus, de nos jours, dissocier le tourisme de la vie de société, car il représente de hautes valeurs morales et matérielles. D'enquêtes de l'O.E.C.E., il résulte que l'une de ces dernières années — période du 31 juillet 1949 au 30 juin 1950 pour être précis — les recettes brutes du tourisme international (Etats‐Unis compris) se sont chiffrées par plus de 600 millions de dollars pour les pays rattachés à l'O.E.C.E. D'après la même source, le capital engagé en juillet 1949 dans les installations et établissements hôteliers de ces pays dépassait de beaucoup les six milliards de dollars. Ces quelques chiffres, pris en quelque sorte au hasard, donnent une idée, quoique sommaire, du pouvoir matériel du tourisme. Mais, ce qu'ils ne trahissent pas, c'est sa signification morale, plus grande encore. Une bonne partie de la société refait ses forces par le tourisme, lequel, si on lui incorpore les séjours de convalescence, touche donc de très près à la santé publique. De même, il existe d'étroits rapports entre lui et la question sociale. Par les voyages et les séjours ordinaires déjà, qui forment son essentiel, mais surtout par les voyages instructifs et les séjours d'étude, le tourisme aide aussi au développement des peuples. D'une manière générale, et quelles que soient ses manifestations, il rapproche les individus et leur donne l'occasion de se mieux comprendre; il remplit une mission qui, précisément aujourd'hui, est d'une portée politique, culturelle et sociale décisive non seulement dans les rapports entre citoyens d'un même pays, mais encore et surtout dans les relations entre Etats.

En vue de cerner le sujet de ma communication, j'aimerais d'abord caractériser l'analyse touristique régionale. Celle‐ci découle de la notion d'espace, notion encore peu familière aux économistes. En revanche, ce qu'André Piatier appelle «l'étude touristique spatiale» a fait l'objet de nombreux travaux qui, pour la plupart, se réclamaient de la méthode empirique. En effet, quoi de plus logique, pour augmenter les subventions en faveur d'un syndicat d'initiative ou d'un organisme analogue, que de faire l'inventaire de l'équipement touristique local ou régional et de prouver, par a + b, que tout le monde en dépend: l'étranger ne fait pas seulement vivre l'hôtelier, le restaurateur, le chemin de fer, le chauffeur de taxi et le garagiste, mais il assure également l'existence du boucher, du boulanger, de l'épicier, du fleuriste, de l'ébéniste, de l'entrepreneur en bâtiment, jusqu'au marchand de tabac et de journaux, bref de toute la population active de l'endroit. La force persuasive de telles études supplée heureusement au manque de renseignements statistiques précis.

Dans son récent livre sur les étapes de la croissance économique, l'auteur américain W. W. Rostow, dans une vision presque apocalyptique, voit deux fauves qui barrent le chemin au bonheur suprême de l'humanité: la course aux armements d'une part et l'existence de pays sous‐développés d'autre part. Si notre génération n'arrive pas à supprimer ou à contourner ce double danger, son avenir donnera lieu, selon l'avis de l'éminent économiste américain, au plus grand pessimisme!

Die allgemeine Wohlstandssteigerung durch die grossen sozialen Fortschritte, die technische Evolutionierung des Verkehrs und die auf breiter Basis erfolgten Investitionen der Fremdenverkehrswirtschaft, haben den Tourismus zu einem bedeutenden Faktor der Volkswirtschaften, ja der Weltwirtschaft werden lassen. Die Erfahrungen, die in typischen Fremdenverkehrsländern gemacht wurden, zeigen, dass der Fremdenverkehr die Erwerbsmöglichkeiten der Bevölkerung erweitert, dass er zusätzliche Einkommen schafft und dass er wichtige Funktionen beim regionalen Ausgleich von Kaufkraft ausübt. Die Gäste, die den Konsum im Ausland aus Mitteln bestreiten, die aus ihrer Heimat stammen, befruchten die internationalen Währungsverhältnisse. Der Tourismus hat sich als hervorragendes Mittel zur Intensivierung zwischenstaatlicher Beziehungen erwiesen. Die vielseitigen Kapitalbewegungen, die die vorübergehenden Aufenthalte von Ausländern im Inland und von Inländern im Ausland verursachen, sind geeignet, die Handels‐ und Zahlungsbilanzen der Länder zu beeinflussen. Diese Wirkungen des Fremdenverkehrs veranlassen gegen wärtig auch die Entwicklungsländer, sich mit dem Fremdenverkehr zu befassen und zu prüfen, ob sie durch ihn ihre Massnahmen zur Industrialisierung, zu erhöhter Produktivität und zur Hebung des Lebensstandards intensiver gestalten können.

Tutti i Paesi che svolgono una politica del turismo tendente ad aumentare l'afflusso dei viaggiatori stranieri sul proprio territorio fanno perno e leva su quelle attrattive naturali, ambientali, culturali, nelle quali sanno di eccellere. E mentre da una parte intensificano gli sforzi diretti ad accrescere e valorizzare questi elementi di maggiore interesse per i turisti provenienti dall'estero, dall'altra sviluppano una complessa attività propagandistica rivolta a divulgare nel mondo la conoscenza di tali fattori di preminenza turistica.

Le 14 juillet 1943 — qu'on veuille bien considérer la date! — lorsque j'exposais devant un auditoire dont on ne saurait nier les aptitudes scientifiques le sujet suivant: «Système et principaux problèmes d'une doctrine scientifique du tourisme», je me heurtais à l'absence de compréhension et d'intérêt d'une grande partie de l'assemblée, bénéficiais de l'estime mêlée de commisération d'un petit nombre d'auditeurs et ne trouvais l'adhésion que de quelques‐uns. Personne ne demanda la parole. Or, depuis 1941, il existait un Institut de recherches touristiques à l'Université de Berne et un Séminaire de tourisme à l'Ecole suisse des hautes études économiques et commerciales de Saint‐Gall; de plus, en 1942 avait paru l'ouvrage fait avec mon collègue Krapf sur les fondements d'une doctrine générale du tourisme. La publication, peu de temps après, de ma conférence quelque peu remaniée et développée, resta longtemps ignorée.

Lorsque l'AIEST me confia la rédaction d'un des rapports de base pour son XXe Congrès à La Haye sur le thème l'«Apport Culturel du Tourisme de Congrès» je me posai de graves questions sur la manière de le traiter. En effet, le titre du rapport ainsi que le sujet du Congrès, soit «Le Tourisme de Congrès», signifiait l'invalidation partielle de la notion du tourisme telle qu'elle était généralement admise. C'est ainsi que je relus plusieurs fois le titre du rapport qui m'avait été confié, afin de me convaincre qu'il ne pouvait y avoir aucun doute quant à l'inclusion des congres dans la thématique du tourisme. Je dus enfin me persuader qu'il ne pouvait en tre autrement et qu'il ne me restait qu'à traiter le sujet spécifique sans affronter les problèmes plus généraux et plus fondamentaux de la notion du tourisme.